Interface
1972
Peter Campus
Fiche technique de l’œuvre :
Support
: 1 caméra N&B, 1 vidéoprojecteur, 1 projecteur de lumière, 1 vitre
246 x 178 x 1 cm.
Production
: Centre Georges Pompidou, Paris, France.
Diffusion:
http://www.centrepompidou.fr/
Packaging:
Aucun.
Nombre
d'exemplaire: Un.
Présence
de date: Non.
Présence
de signature: Non.
Visibilité
sur Internet: http://www.flickr.com/photos/alesh/248961775/
Condition
de diffusion et d'exposition: Pièce faiblement éclairée. Installation en
circuit fermé. Environnement où le visiteur joue un élément constitutif de l'œuvre.
Durée
estimée: Aucune.
Langue
d'origine: Aucune.
Présentation :
L’élément principal d’Interface est une vitre, en
forme d’écran, disposée vers le fond d’une pièce faiblement éclairée. La caméra
vidéo est placée derrière la vitre et dirigée vers cette dernière. De l’autre
côté de la vitre et lui faisant face se trouve le vidéoprojecteur relié à la
caméra (principe technique du circuit fermé, qui retransmet en direct ce que la
caméra enregistre). La caméra et le vidéoprojecteur sont placés obliquement
l’un par rapport à l’autre. Le visiteur, élément constitutif de l’œuvre, sans
lequel l'œuvre serait incomplète. Est invité à circuler dans l’espace situé
devant la vitre. La vitre a donc un double rôle dans le dispositif : elle
reflète l’image du spectateur a la manière d’un miroir et tient le rôle
d’écran, permettent au visiteur de visualiser son image enregistrée par la
caméra.
Ainsi
grâce a cette vitre, le visiteur intégré dans cet environnement est confronté a
deux images de lui même, l’une en positif – l’image vidéo – et l’autre en
négatif – l’image reflétée par la vitre. Tandis que la vitre renvoie une image
en couleur aux contours bien définis, l’image enregistrée, indirecte, projetée
en noir et blanc, « fantomatique », semble plus fragile, comme
flottant dans l’espace. En circulant devant la vitre, le visiteur est amené à
déterminer l’emplacement exact à partir duquel ses deux images se chevauchent.
C’est à partir de ce point précis que le visiteur peut réellement visualiser le
dédoublement de son image.
Interface s’inscrit dans les recherches autour de la
perception de soi dans l’espace et, par extension, d’identité, qui préoccupe
Campus ainsi qu’un grand nombre de ses contemporains vidéastes dans les années
70. Dans cette perspective, Campus joue systématiquement, dans l’ensemble des
18 environnements qu’il réalise entre 1971 et 1978, sur la perturbation de
l’image du spectateur. Par différent procédés, l’artiste place en effet le
spectateur face à son image fragmentée, dédoublée, inversée, déformée – autant
de manières de rendre perceptible la complexité de la construction de
l’identité. Nous avons généralement affaire à une expérience personnelle
au travers d’une perception de soi visuelle et spatio-temporelle. Nous
percevons ces images de soi en même temps que ns en sommes la cause. En effet,
tant que la camera ne nous voit pas, l’environnement n’a pas lieu. Ce n’est
qu’en rentrant dans l’environnement que celle ci existe. « Vous entrez dans la pièce et, dans un
premier temps le travail est invisible. »
Ensuite, vient rapidement le choc de votre propre
image puisque vous activez la caméra. Ces deux étapes ont un but. (…)Je veux
que les visiteurs explorent la salle, même les zones hors du champ de vue de la
caméra, parce que toute la mise en place - l'espace, la caméra- sont
intrinsèques à eux-mêmes. Bien sûr, ce sont autant de tentatives de renverser
le spectateur passif. », Peter Campus
Dans
l’environnement, le spectateur prend conscience de sois même, plus exactement
de l’expérience de soi en tant que perception prenant conscience de la
perception en cours : le spectateur prend conscience qu’il est à la fois voyeur
et sujet de l’environnement. Campus se questionne ici sur la perception
directe ou indirecte des choses: est ce que les spectateurs appréhendent les
choses telles qu’elles sont ou a travers des représentations ? Il confère ainsi
une part essentiel à notre corps dans l’ensemble du processus.
LUTZIUS Océane, 2011-2012
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