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Pipilotti Rist
est née en 1962 en Suisse. Après des études d’art commercial, d’illustration,
de photographie puis de communication audio-visuelles, elle finit par se
consacrer exclusivement à la vidéo et l’informatique. Il faut également savoir,
qu’elle était membre d’un groupe de musique « Les Reines
prochaines ». Les installations et vidéos de Pipilotti Rist explorent
plusieurs thèmes tels que la différence des sexes au travers du sexe
féminin, l’identité et la culture médiatique. Sa vidéo « I’m Not The Misses
Much », ne cesse de modifier la perception de ce qui suit notre quotidien,
ce qui nous est familier. Les problématiques qui en résultent seraient,
alors :
Comment
l’artiste modifie t elle cette perception ? Par quel biais nous
transporte-t elle dans son monde ? Qu’en conclut-on ? Dans un premier
temps mon analyse portera sur la bande sonore, puis l’érotisme, et enfin,
la performance de l’artiste en tant que femme.
Tout d’abord, l’artiste nous présente sa vidéo tel un clip de musique, en
affichant son titre dans la première partie de celle-ci. Ce titre,
réinterprétation du morceau de John Lennon « Happiness is a Warm
Gun », est chanté par l'artiste elle-même. En effet, Pipilotti Rist appuie
cette idée en composant ses bandes sonores et en chantant. A l’intérieur
de cette œuvre, la manipulation de sa voix la rend folle et hystérique. De
plus, le fait de modifier un morceau qui nous est à tous familier, nous
transporte dans un autre monde, son monde. Engendrant ainsi, un ressentit, un
sentiment différent, une curiosité menant à une réflexion.
L’artiste signe
son œuvre par des éléments de dérapages tels que les barres de balayages, les
couleurs baveuses, violentes, les flous, et la catégorise ainsi comme une œuvre
vidéo, et non pas comme un simple clip.
Les artistes La
Monte Young et Marian Zazeela ont conçut une installation musicale et lumineuse
« Dream Houses ». Cette installation est composée de lumières
colorées projetées sur des sculptures 3D et donnant naissance à une ombre, à un
nouvel espace entre le réel et l’imaginaire. Tout cela, dans une ambiance
sonore, poussant le spectateur à une réflexion sur soit même et une immersion
dans le son.
Mais l’hystérie
du performeur n’est pas seulement liée à la voix mais également au personnage
en lui-même. Des mouvements violents, une robe laissant apparaitre sa poitrine,
et des cheveux noirs en pétard. Ainsi,
je poursuis mon analyse par le choix des couleurs de l’artiste. Des couleurs
érotiques : le rouge et le noir. Celles-ci composent le corps féminin
centré à l’écran, la tâche rouge sur ses lèvres, la chevelure corbeau et cette
robe très décolletée noire. Et pousse alors au recentrement du regard et du
désir.
Il y a
notamment, Nam June Paik et Charlotte Moorman qui ont mêlé musique et érotisme
à l’intérieur de leur performance : TV Bra For living Sculpture, 1969.
Charlotte Moorman, porte un soutien-gorge avec deux moniteurs sur sa poitrine
et joue du violoncelle. Ce qui rend cette performance érotique c’est ce
violoncelle, posé entre ses jambes et formant un corps humain. (Autre
référence : Violon d'Ingres. Corps de femme transformé en violon).
Egalement, l’œuvre de Emmanuelle Antille, Training Lounge.C’est l’installation de
plusieurs vidéos projetées sur des écrans de différentes tailles, où l’on voit
apparaître par fragments une jeune femme exécutant des gestes simples et
répétés. Notre regard est alors centré sur elle, dans son espace intime, et
nous place en tant que voyeur.
Enfin,
l’identité de l’artiste en tant que femme est vue sur un mode performatif,
traduit par l’utilisation de la voie et du travestissement. On la retrouve dans
un corps de femme hystérique, érotique, acharné, répétant sans cesse cette
phrase « I’m Not The Girl Who Misses Much » ( je ne suit pas la fille qui manque beaucoup) jusqu’à épuisement. Il
faut savoir que l’hystérie, auparavant était une maladie féminine due à la
frustration sexuelle. Par
cela, on peut énoncer les différences des sexes, l’identité et la culture
médiatique, comme thèmes majeurs de l'artiste.
Je peux
conclure, et dire,que par son art du déplacement, par sa
réinterprétation de la chanson de John Lennon, par sa performance, Pipilotti
Rist modifie toute perception que l’on a sur les clips musicaux, sur
« Happiness is a Warm Gun » et sur la femme. Elle nous transporte
dans son monde de folie féminine, d’hystérie et nous mène à conclure sur la
considération de la femme dans la société.
Mélissa Prenez 2012-2013
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