MUR, Stephan Barron, 1987
Fiche technique de l'oeuvre :
Support : 64 à 120 téléviseurs,
lecteur vidéo et son
Diffusion : Centre d'art de
Normandie.
Nombre d'exemplaire: Unique.
Présence de date: Non.
Présence de signature : Non.
Visibilité sur internet
: http://www.youtube.com/watch?v=81Tnc6201lk
Condition de diffusion et
d'exposition : Quatre murs de téléviseurs suffisamment hauts et larges
(2,20m sur 4m). Sur chaque mur est diffusé une bande vidéo. Musique de type
industrielle/bruitiste. L'installation doit être disposé avec l'idée
d'enfermement relative aux murs et au bruit.
Durée estimée : bandes vidéos de
10 minutes.
Présentation :
Environnement
vidéo constitué de quatre murs de téléviseurs. Sur chaque mur est diffusée une
bande vidéo. Le spectateur déambule au sein des quatre murs. L’installation
doit être disposée avec l’idée d’enfermement relative aux murs et donc avec des
murs suffisamment hauts et larges. Aussi une musique de type
industrielle/ bruitiste est diffusée pendant celle-ci pour accentuer les
aspects de compression / concentration et d’expansion / libération liés à cet
environnement. Les bandes vidéo durent dix minutes et sont constituées de plans
sur les murs. La réflexion est portée sur l’aspect plastique / abstrait des
murs : texture, couleur... et sur les mouvements de caméra: plans bougés,
travelling, demi-tours, endroit / envers. Une coordination des quatre vidéos
est étudiée précisément par le passage des plans d’un mur à l’autre ou par une
simultanéité des changements de plan.
Mur est une
recherche dans plusieurs directions. Recherche picturale, ou comment chercher
la peinture par la vidéo. Plastiquement, les images filmées pour Mur sont une
recherche sur le grain de l’image vidéo et sur l’abstraction à travers la
figuration.
Les couleurs
sont aussi essentielles : Stephan Barron explique que le travelling noir du
début, dont la noirceur aurait pu être accentuée, mais laissée telle quelle, à
la fois par refus des effets spéciaux et aussi pour garder cette référence
visuelle du mur. Glisser sur un mur noir, un travelling sur le vide. Ou comment
une image réaliste peut être abstraite. La couleur rouge vermillon à la limite
de la saturation d’un panoramique vertical sur un mur de carrelages. Les
couleurs jaunes, bleues ou roses, vertes, très saturées. À la fin le mur blanc
renvoie de façon simple au début noir.
La prise de vue est alors essentielle, appelant une recherche de cadrage,
de couleurs. Le montage devient très important, impliquant un choix et une organisation
des images et va entrainer la création
de plans spécifiques appelés « plans bougés ». Stephan Barron s’est
intéressé à tous les plans « ratés », chutes habituellement non utilisées mais
nécessaire pour la synchronisation des bandes. Aussi dans ces chutes, il
y a souvent des plans bizarres : mouvement heurtés et brusques de
l’image, à-coups, secousses... Dès que Stephan Barron à prit conscience de
l’intérêt de ces accidents, il a essayé d’en produire de nouveaux : en donnant
des coups de pied dans le pied de caméra, en laissant des panoramiques
verticaux se prolonger jusqu’à la butée (provoquant un à-coup dans l’image), en
créant des mouvements presque chorégraphiques avec la caméra sur pied ou à
l’épaule, et en associant tous les types de plans habituels de cinéma avec ces
« plans bougés »...
Mur est une recherche du rythme et de la spécificité de la vidéo. Les plans
bougés provoquent des accélérations dans le rythme. Les sons déclenchent les
plans bougés qui à leur tour déclenchent une rupture du rythme. La vidéo, c’est
aussi une relation au cinéma. Stephan Barron ironise, interroge le cinéma en
parodiant et en déstructurant les plans traditionnels : travelling,
panoramique, plan fixe ?
Le concept de cette installation est celui de l’enfermement. Le spectateur est enfermé dans l’image, dans la plastique visuelle du mur et dans la plastique sonore du son. Mur impose un retour à soi, un repli, une fuite ou une « fusion jubilatoire dans un torrent furieux visuel et sonore » comme le dit Stephan Barron. Mur appelle à la solitude, sous-entend les idées de concentration et de méditation (être face au mur !). Les murs tournent autour du spectateur, l’entraînent vers le haut, vers le bas, sur les côtés. "Un tourbillon de sensations, invitant à s’abandonner dans l’extase du mouvement et du bruit", comme l'explique l'artiste. Dans Mur, Stephan Barron souhaite aller dans la matière, être immergé, ne faire qu’un avec elle.
LUTZIUS Océane (2012-2013)
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