Open Score
1966
Robert Rauschenberg
Fiche technique de l’œuvre :
Support:
Vidéo d'une performance
Production:
Robert Rauschenberg
Diffusion: Disponible
sur internet et sur le DVD "9 evenings"
Packaging:
Nombre
d'exemplaire:
Présence
de date: 14 et 23 octobre 1966
Présence
de signature: non
Visibilité
sur internet: http://www.youtube.com/watch?v=Sps62Sxafbs
Condition
de diffusion et d'exposition: Performance durant le "9 evenings"
Durée
estimée: environ 10 minutes
Langue
d'origine: Anglais
Présentation
Open Score de Robert Rauschenberg est une performance
crée lors du 9 Evenings.
9 Evenings
a été organisé par Robert Rauschenberg et Billy Klüver. Il a eu lieu au 69th
Regiment Armory de New York du 13 au 23 Octobre 1966.
En 1966, 10 artistes New-yorkais ont travaillés avec
30 ingénieurs et scientifiques issus du Laboratoire "Bell Telephone"
pour créer des performances "révolutionnaires" pour l'époque qui
intègre les nouvelles technologies : Projection vidéo, transmission sans
fil du son, utilisation de sonar Doppler, des technologies qui ne s'était
jamais vu dans les pratiques artistiques des années 60. 9 Evenings est la
première collaboration de grande envergure entre les artistes, les ingénieurs
et les scientifiques. Les deux groupes ont travaillé ensemble pendant 10 mois
pour développer des équipements et systèmes techniques qui ont été utilisés en
tant que partie intégrante de la performance des artistes. Les 10 artistes
impliqués dans l’événement : John Cage, Lucinda Childs, Öyvind Fahlström,
Alex Hay, Deborah Hay, Steve Paxton, Yvonne Rainer, Robert Rauschenberg, David
Tudor et Robert Whitman. L’équipe d’ingénieurs de Bell Téléphone était dirigée
par Billy Klüver et Fred Waldhauer.
Ces œuvres ont été conçues en fonction de la mise en
place de nouvelles relations expérimentales entre la vie et les technologies
d’une part, la vie et les images de l’autre. Car en 1966, l’emprise des
appareils et des images n’est pas encore installée sur nos existences.
Comme
Billy Klüver l'a écrit : "9 Evenings est unique dans l'incroyable
richesse et l'imagination des performances. L'espace Armory a permis aux
artistes de travailler sur une échelle sans précédent, et les collaborations
avec les ingénieurs ont ajouté une dimension de défi. Ils ont répondu avec des
œuvres majeures. "
Open Score – Robert Raushenberg - 14 et 23 octobre 1966.
Robert
Raushenberg est un artiste plasticien américain. Il est considéré comme l'un
des plus grands représentants de l’expressionnisme abstrait, tendance Néo-Dada
et comme le précurseur du Pop Art; ses réalisations vont de la peinture à la
gravure, en passant par la photographie, la chorégraphie et la musique.
Dans
Open Score, on retrouvait Frank Stella et Mimi Kanarek qui se disputaient une
partie de tennis, au cours de laquelle le son contrôlait l’éclairage. Le manche
des raquettes de tennis fut muni d’un micro qui amplifiait le son de la
raquette frappant la balle. Au terme de la partie de tennis, il était prévu que
cinq cents spectateurs descendent dans la salle et se tiennent dans un
périmètre déterminé d’avance par les artistes et les ingénieurs. Cette action,
exécutée dans l’obscurité. Rauschenberg, en maître de cérémonie, dirige ses
troupes par différents flashs lumineux qui correspondent à des actions précises
à réaliser. Il porte également à bout de bras une chanteuse un peu partout sur
le terrain pour créer une bande-son spatialisée.
Cette performance se sépare donc en deux moments
distinct :
Premier
moment : Deux joueurs de tennis
(Mimi Kanarek et Frank Stella) prennent place sur le terrain aménagé au centre
de la scène. Des microphones sans fil placés sur les raquettes captent la
résonance produite lors de l’impact des balles. Ces données sont transmises par
ondes courtes (FM) à deux récepteurs-transistors, et ensuite vers les
haut-parleurs. En parallèle, cette résonance déclenche un mécanisme automatisé
se découpant sur 36 étapes, qui diminue graduellement le niveau d’intensité
lumineuse des 36 projecteurs au plafond de l’Armory. La scène et la salle sont
peu à peu plongées dans l’obscurité. La joute s’achève lorsque s’éteignent
toutes les sources d’éclairage. Pendant ce premier moment, l’impact des balles
est enregistré sur bande magnétique par six magnétophones. La diffusion de cet
enregistrement dans le noir facilite la transition vers le second moment.
Second
moment : Près de 500 personnes
se massent alors sur le plateau et sont filmées par des caméras infrarouges
placées au balcon. Chaque participant doit se mouvoir en respectant 10
directives déterminées par Rauschenberg. Ils passent ainsi d’une action à
l’autre, en fonction d’indications mémorisées dont la séquence est indiquée
grâce au va-et-vient de panneaux numérotés et des flashs lumineux.
Les
directives s’énoncent comme suit :
1.
touchez quelqu’un
qui ne vous touche pas
2.
touchez deux
parties chatouilleuses de votre corps sans rire
3.
faites l’accolade
à votre voisin, puis passez à quelqu’un d’autre jusqu’à la prochaine directive
(exécuter cette directive avec sérieux)
4.
dessinez un
rectangle dans l’air le plus haut possible
5.
essuyez-vous le
nez avec un mouchoir (sans vous moucher)
6.
Femmes : brossez-vous
les cheveux, rapprochez-vous les unes des autres, puis éloignez-vous.
7.
Hommes :
retirez vos manteaux, enfilez-les immédiatement, chantez une chanson que vous
entendez autour de vous ou entonnez vous-même un air.
L’image de cette foule
apparaît sur trois écrans suspendus devant les spectateurs.
Lors
de la performance du 14 octobre, Rauschenberg diffuse une trame sonore
pré-enregistrée où des individus s’identifient l’un à la suite de l’autre par
leur nom. Cet enregistrement n’est pas utilisé durant la performance du 23
octobre. En revanche, un autre moment s’y ajoute : Rauschenberg traverse
le plateau portant le corps emmailloté de Simone Forti. Tout au long de ce
parcours, il la dépose ponctuellement au sol tandis qu’elle entonne une complainte
en italien.
Également
lors de la performance du 14 octobre, le mécanisme d'éclairage est défectueux.
Pour simuler cet effet de synchronicité, l’ingénieur Jim McGee doit opérer
manuellement le dispositif permettant de couper l’alimentation électrique des projecteurs.
Darien
Amandine, 2011-2012
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