Hommage
à John Cage, musique pour magnétoscope et piano
1960
Nam June Paik
Fiche technique de l’œuvre :
Support: Bandes sonores enregistrées et collées
Production: Nam June Paik
Diffusion: Disponible sur en écoute sur Internet,
ou sur la compilation Works par Sub Rosa sortie en 2000
Packaging:
Nombre d'exemplaire:
Présence de date: 1958-1959, utilisé en performance en
1960
Présence de signature: non
Visibilité sur internet: http://www.musicme.com/Nam-June-Paik/titres/Hommage-A-John-Cage-t1212676.html
Condition de diffusion et d'exposition: ex position à
la galerie 22 de Düsseldorf en 1959, performance scénique en 1960
Durée estimée: 4 minutes 14
Langue d'origine: Coréen
Présentation
D’origine coréenne, Nam June
Paik est surtout connu pour son art-vidéo et ses sculptures faites avec des
téléviseurs, il est l’un des pionniers des l’art numérique. Ces ses recherches
sonores entre la fin des années 50 et 60 qui le mèneront sur les chemins de ses
œuvres les plus célèbres. Il participe dans les années 60 à l’expérience
Fluxus, mouvement artistique international à l’esprit provocateur, conceptuel
et ludique qui se dit néo-dada.
Hommage à John Cage (1958-1959) est un enregistrement
retrouvé seulement en 1999 dans le loft de Nam June Paik, lors d’un recensement
d’environ deux mille bandes cinématographique, vidéo et audio non-cataloguées. Il
rencontre John Cage en 1958, cette rencontre résultera de nombreuses
références, conflits d’idées, hommages et inspirations mutuelles. Cage sera
comme un maître pour Paik qui le sollicite par lettres de nombreux conseils et
ne lui cache pas son admiration.
C’est entre 1958 et 1959 que
Paik écrit le morceau Hommage à John Cage, musique pour magnétoscope et piano »
exposé et écoutable à la galerie 22 de Düsseldorf.
C’est pourtant en 1960 que le morceau expérimental
prend tout son sens car même si la bande peut être considérée comme une œuvre à
part entière, elle sera surtout diffusée durant une performance théâtrale
et comportementale violente le 6 octobre 1960. Lors de celle-ci $, Paik jouant
une balade de Chopin au piano, s’interrompit brusquement pour se diriger tout à
coup vers John Cage, se mettant à taillader sa chemise et sa cravate avec des
ciseaux et lui versant une bouteille de shampoing sur la tête.
Paik reprend son piano, termine avec une Nocturne de
Chopin sur bande accélérée mixée à Petrouschka de Stravinsky, renverse le
piano, le piétine, hurle. Nam June Paik devient
"l'homme-qui-avait-coupé-la-cravate-a-cage".
Après deux ans de lettres
d'hommages, d'admiration et de demandes de conseil, John Cage eu bien du mal à
saisir cet acte d'une grande violence comme un hommage, son disciple allait-il
trop loin dans la voie qu'il avait lui même prônée?
Pour Paik, ce geste était
musique, puisqu'on pouvait introduire dans la musique et dans les instruments
toutes sortes de bruits, objets, silences, interruptions, accélérations,
gestes incongrus, pourquoi ne pas faire de John Cage lui-même l'objet de sa musique?
Nam June Paik pousse les théories de Cage à leur
extrême, l’attrapeur est attrapé, l'élève dépasse-t-il le maître?
Sans signature, 2011-2012
Sans signature, 2011-2012
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