Artificial light
1969
Hollis Frampton
Fiche technique de l’œuvre :
Support : Vidéo
Production : Hollis Frampton
Durée : 24min 20s
Diffusion : Cinématographique
Nombre d'exemplaire : Nombre de copies du film
indéterminé
Présence de date : 1969
Langue d'origine : Film muet
Présentation
Hollis Frampton est un
cinéaste expérimental américain né en mars 1936 dans l'Ohio et mort en
1984 à New-York. Il était un des pionniers des arts numériques et une
figure emblématique du cinéma structurel.
Comme beaucoup de
cinéastes expérimentaux il ne considérait pas qu'il faisait du
cinéma expérimental mais que c'étaient bel et bien les autres qui
faisaient du cinéma " commercial ".
Le
cinéma structurel dont il sera un des plus grand réalisateur est né dans les
années 60 au Canada. Comme son nom l'indique c'est un type de cinéma porté sur
la structure dont la forme générale est déterminée à l’avance. Cette
forme, simplifiée au possible, constitue l'impression générale que le film aura
sur le visionneur. Le contenu n'est qu'un accessoire dérisoire mis au
service de la forme, toutes les contraintes sont elles aussi déterminées au
préalable.
Les caractéristiques inhérentes aux films
structurels sont les effets de clignotements, de boucles (loop), des
plans reprenant la vue du spectateur et des refilmages d'écran. Dans
ce film de Frampton on retrouve certaines de ces caractéristiques comme
les clignotements et le principe des boucles. À noter qu'il
est extrêmement rare de voir les quatre caractéristiques réunies dans
un seul film. La structure d'Artificial Light repose sur une vingtaine
de boucles identiques à ceci près que chaque nouvelle boucle se voit attribuée
un nouvel effet remplaçant le précédent. Cette structure peu d'ailleurs faire penser
au travail du plasticien minimaliste Donald Judd dont
les installations jouent souvent sur la répétition de formes.
Dans le film de Frampton, la rapidité de défilement
des images nous fait vite perdre pied, on n'a pas le temps de comprendre ce que
l'on voit que des effets tous plus ravageurs pour nos yeux les uns que les
autres font leur apparition à chaque boucle.
On est bousculés, agressés, de plus en plus perdus tout en se sentant de plus en plus cloîtrés dans le film, car très vite cette répétition des mêmes images, bien que différenciées à chaque fois par un nouvel effet (effet miroir, superposition d'images, effet de négatifs...) nous donne une sensation d'emprisonnement. Chaque boucle commence par une vue de la lune vers laquelle on chute, ainsi à peine une boucle est elle finie qu'on se sent directement retomber dans la suivante ce qui renforce cette sensation de se trouver dans un mécanisme sans fin.
Très vite nos yeux nous piquent et petit à petit nôtre esprit s'abandonne et se laisse guider comme hypnotisé lors d'une séance de lavage de cerveau comme on pourrait en voir dans un vieux film d'espionnage où le héros se retrouve à regarder les mêmes images les yeux maintenus ouverts de force. Au bout des 24 minutes on se sent comme épuisé, vidé et on a peine à se dire qu'on regarderait bien le film une autre fois d'emblée tellement on s'est senti mal mené par les images.
On est bousculés, agressés, de plus en plus perdus tout en se sentant de plus en plus cloîtrés dans le film, car très vite cette répétition des mêmes images, bien que différenciées à chaque fois par un nouvel effet (effet miroir, superposition d'images, effet de négatifs...) nous donne une sensation d'emprisonnement. Chaque boucle commence par une vue de la lune vers laquelle on chute, ainsi à peine une boucle est elle finie qu'on se sent directement retomber dans la suivante ce qui renforce cette sensation de se trouver dans un mécanisme sans fin.
Très vite nos yeux nous piquent et petit à petit nôtre esprit s'abandonne et se laisse guider comme hypnotisé lors d'une séance de lavage de cerveau comme on pourrait en voir dans un vieux film d'espionnage où le héros se retrouve à regarder les mêmes images les yeux maintenus ouverts de force. Au bout des 24 minutes on se sent comme épuisé, vidé et on a peine à se dire qu'on regarderait bien le film une autre fois d'emblée tellement on s'est senti mal mené par les images.
Toutes ces sensations aussi peu agréables puissent
elles être ressenties sont certainement celles que le cinéaste voulaient nous
faire avoir et c'est chose réussie.
BOURGUIGNON
Benoît, 2011-2012
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