The Cut-Ups
1966
William
S. Burroughs et Anthony Balch
Fiche technique de l’œuvre :
Support : vidéo
Production: William S. Burroughs et Anthony
Balch
Diffusion
: disponible sur internet
Packaging :
Nombre
d’exemplaire :
Présence
de date : 1966
Présence
de signature : non
Visibilité
sur internet : http://www.ubu.com/film/burroughs_cut.html
Condition
de diffusion et d’exposition :
Durée
estimée : 19’
38’’
Langue
originale : anglais
Présentation
Cette œuvre est une vidéo datant de 1966, en noir et blanc qui dure 19 minutes
38. Cette vidéo est en réalité un film expérimental scénarisé par William S.
Burroughs et tourné par Anthony Balch (cinéaste).
William Seward Burroughs, plus connu sous le nom de
William S. Burrroughs était un romancier célèbre, connu pour ses romans
hallucinés, mêlant drogue et homosexualité. Il appartenait à la « Beat
Génération » ou « Génération Perdue ». La « Beat
Génération » est née dans les années 1950. C’est un mouvement qui a
ébranlé la société américaine dans ses certitudes. Il a directement inspiré
aussi bien les mouvements de mai 1968 que l’opposition à la guerre du Vietnam
ou les hippies de Woodstock. Il est le précurseur du mode de vie de la
jeunesse américaine des années 1960. Les artistes de la « Beat
Génération » et particulièrement William S. Burroughs, tentaient de
reproduire les visions dues aux hallucinogènes, les impressions de « déjà
vu » ou encore tentait d’explorer l’inconscient. D’autre part, William S.
Burroughs est aussi très connu pour son utilisation du « cut-up ». Le
« cut-up » est une technique dans laquelle un texte ou plusieurs
textes différents se trouvent découpés au hasard puis réarrangés pour
produire un texte nouveau. William S. Burroughs écrivit de nombreux romans dans
lesquels on découvre des « cut-up » effectués à partir d’extraits de
romans de Shakespeare et autres grands auteurs. Ces romans furent pour certains
adaptés sous forme de films expérimentaux au moyen du « cut-up ».
En réalisant ce film, le duo Burroughs - Balch voulait réaliser quelque chose
d’original par le biais du « cut-up ». Le film est un montage de
plusieurs routines à des vitesses différentes ; par exemple : premièrement, on
voit Burroughs qui se promène. Puis, quelqu'un danse dans la rue. Puis, une
peinture de Gysin. Puis, une sorte de machines à multiples facettes qui
tournent. Et, Burroughs habillé comme un médecin, examinant un enfant, etc … A
chaque fois ces séquences sont d’une durée égale (à l'exception de la
dernière). Le film est divisé en 4 parties, la dernière étant plus
longue.
Les différentes scènes n’ont pas étaient montées
ensemble afin de ne pas former de récit mais plutôt une sorte de montage
abstrait, qui n’a pas vraiment de sens. Anthony Balch voulait que « chaque
scène soit juste assez longue pour que le public ait à peine le temps de
percevoir de quoi il s’agit ». Balch a également expérimenté différentes
vitesses de films, par exemple, il utilise du 16 images par seconde à plusieurs
reprises pour continuer à désorienter le spectateur.
L’image est aussi accompagnée d’une voix off
conçue par Somerville (ingénieur informatique, ami de Burroughs). Cette voix
off contient des paroles de Burroughs et de son ami, le peintre Gysin (premier
homme à avoir utilisé les « cut-ups »). Tous deux répètent les
phrases permutées suivantes : " Oui / Bonjour / Regardez cette photo
/ Cela vous semble t’il être persistant? / Bon / Merci ". Ces phrases sont
des instructions provenant d’un test auditif de Scientologie. La bande son a
été faite de façon totalement indépendante de l'image mais fonctionne
exactement sur la même quantité de temps ce qui ajoute une autre couche de
perturbation, étant donné que le public n'est pas habitué à entendre la voix
utilisée de manière abstraite, séparée de l'image. On peut donc dire que les
deux hommes souhaitaient produire une œuvre anti-conventionnelle, déroutante,
qui amène le spectateur à se questionner sur ce qu’il voit, ce qu’il entend et
comprend.
Enfin, pour recontextualiser cette œuvre, on peut
prendre l’exemple du film « Requiem for a dream » de Darren
Aronofsky, qui s’inspire de l’œuvre de William S. Burroughs ou tout du moins de
sa pensée et de celle de la « Beat Génération » qui consiste à mettre
en évidence entre autres, des sujets comme la toxicomanie, l’opposition
sociale et politique, le malaise et la remise en cause de
l’individu au sein de la société dans laquelle il vit.
Dirand
Lucie, 2011-2012
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