"Or, pour le numérique, il n'y a pas d'art, ni même de formes sensibles propres à un matériau ou à un instrument. Le numérique opère non pas sur du "n'importe quoi", mais sur du "moins que rien"."

Edmond Couchot et Norbert Hilliaire, L'art numérique, Paris, Flammarion, 2003

4 décembre 2012

Coates (Georges), Nowhere now here, 1994



Fiche technique de l'œuvre:
Support: Vidéo en 3 dimensions, et performance d'acteurs
Production: Georges Coates
Packaging: sans
Présence de date: 1994
Présence de signature: Oui
Visibilité sur internet: non publique.
Condition de diffusion et d'exposition: système de projection en 3 dimensions sur une scène
Langue d'origine: anglais

Présentation : 
         Cette oeuvre fait son apparition parmi les premières oeuvreen 3 dimensions, elle nous propose un monde en relief. Paul Virilio dit que  "le propre de l'image de synthèse c'est la visite, ça ne sert qu'à faire visiter des formes. L'image numérique est une endoscopie." On à put voir que les premières oeuvre numériques ont majoritairement subies l'influence de l'art abstrait, comme le montre les oeuvre tels que "humming bird", de Stephen Tood et Willian Latham ou un dessin d'oiseau se compose pour se décomposer et perdre tout liens avec la réalité d'oiseau qu'il représentait alors. 
Après les années 80, on constate une rapide évolution du aux avancées technologiques, les possibilités d'images deviennent plus riche et variées. On assiste à la naissance d'un art interactif. 

Ce qui va vraiment changer chez le spectateur et l'impression de se sentir littéralement immergé dans un monde qui lui est proposé, avec la vraisemblance du réel.
Prenons pour exemple le travail de Chair Davies, "osmose", en 1994. Dans cette production, le spectateur est plongé dans un monde onirique personnel, ou il peu se déplacer librement, mais doit porter une ceinture qui saisit ses mouvements de respiration. Ces informations sont directement envoyées à un ordinateur qui va faire évoluer le spectateur dans le haut et le bas du décor virtuel selon sa respiration.
Désormais il est possible de circuler dans l'image. La notion d'espace virtuel apparait, on peu maintenant être au sein de mondes artificiels.  Ces nouvelles technologies sont aussi utilisées dans les domaines comme l'architecture, des logiciels poussés permettent une modélisation en 3 dimensions de la future construction.
L’artiste Jeff Wall expérimente l'art interactif dans sa production "the legible city". Le spectateur, munit de lunette permettant une vision en relief, va choisir une ville entre trois proposition, et il pourra se déplacer, virtuellement, entre des bâtiments représentés par des lettres. L'ordinateur captera les déplacements du guidon, et fera progresser le spectateur pour qu'il soit la sensation de se déplacer dans l'architecture. La 3 dimension procure une sensation de relief qui ajoute à la perception classique qu'une pièce en 2 dimensions (comme une toile...).
Le travail de Georges Coates illustre donc le concept d'art interactif. Cet artiste américain a beaucoup travaillé dans le théâtre expérimental, il a aussi monté des groupes artistiques tels que le "GCPW" à San Francisco ou il s'agissait surtout de théâtre, 
Et le programme SMARTS, ou se rencontre sciences et arts, c'est un moyen de rassembler les avancées technologiques et l'avant garde des arts du spectacle. (Dans ce cadre il reçoit l'aide de la NASA, de Apple....). Dans ses installations il permet au spectateur d'évoluer à l'intérieur d'une image en 3 dimensions qui se transforme en temps réel.

En 1994, à Tokyo, il présente une installation/performance : "Nowhere, now here"
Ici, contrairement à l'image numérique bidimensionnelle, celle en 3D offre un espace sous tous ses angles, dans lequel le spectateur est immergé. Pendant la durée de l'action, des images et des films numériques s'enchaînent et se transforment, projetés sue une scène, sur le sol et les murs de celle ci.
Sur cette scène, des acteurs apparaissent,  disparaissent, traversent les murs ou deviennent des personnages virtuels... Les spectateurs assistent à cette représentation munirent de lunettes 3D.
Ils se retrouvent plongés dans un monde assez enfantin, fantastique, en constante évolution, ou des plantes et oiseaux imaginaires peuplent l'espace des acteurs. La production de "Nowhere now here" était la première oeuvre à utiliser la la "vidéo-conférence"En direct, sur scène (un joueur de cornemuse était parmi les acteurs...) Il y a alors une grande innovation dans les relations oeuvre/spectateurs, Celui-ci est immergé dans l'oeuvre, corporellement et sensoriellement traversé, L’oeuvre devient un nouvel environnement, fictif. Le spectateur voit un monde dans lequel des gens vaquent à leurs occupations, mais s'il retire ses lunettes tout cela perd son sens. 

Après la 3d, la 3d interactif; prenons l'exemple de A-Volve, créant une installation qui se présentera comme un jeu. C'est une sorte de mare carrée, accessible aux spectateurs, mais au lieu de contenir de l'eau ce sera un écran bleu horizontal qui donnera l'illusion d'être liquide. 
En touchant la surface de cette mare, des "animacules" (amas de pixels colorés) feront leur apparition. Comme s'ils surgissaient des profondeur à ce contacte. Ces créatures sont créées numériquement pour donner l'impression d'être vivantes, l'oeuvre évolue selon l'interaction  avec le publique qui donne vie aux "pixels" (générés par des algorithmes programmés).
L’intelligence artificielle seconde et anticipe le travail humain, les mondes virtuels prennent de plus en plus de place. Les technologies sont-elles en passe de façonner nos systèmes de représentation ?

Clémentine Charles (2012-2013)

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