Foldes (Peter), Hunger, 1974
Fiche
technique :
Nom
: Peter FOLDES
Titre : Hunger
Support
: Vidéo de dessin d'animation sur ordinateur
Présence
de date: 1974
Visibilité
sur internet:
https://www.youtube.com/watch?v=Vw5fi0iFBDo
Condition
de diffusion et d'exposition:
Cinémathèque Québecoise
Durée
estimée: 11min
Langue
d'origine: anglais
Présentation
& Analyse:
Le
réalisateur Peter FOLDES travaille dans les années 70 avec le CNRC
(Office National de Recherche du Canada). Ce travail en collaboration a permis à P. FOLDES d’achever plusieurs
courts-métrages comme Hunger de 1974.
Cette vidéo est un dessin d’animation qui permet à l’artiste de jouer avec son
personnage sans limite. Il ne s’en prive pas puisqu’il le fait grossir
exagérément à la fin du court-métrage ou encore transforme la carte du menu en
femme. Beaucoup de détails comme cela qui rappellent l’anthropomorphisme et
nous plonge en même temps dans une narration qui frôle le cauchemardesque. En
plus de ce procédé, FOLDES utilise la bande son de Pierre BRAULT qui donne un
aspect inquiétant à la vidéo. Un rythme qui calque notre battement de cœur et
un son mécanique, la somme des deux trouble le spectateur. Il y a aussi la
tournure que prend le film d’animation, plus l’homme grossit plus les dessins
prennent des proportions étranges, comme lorsqu’il mange chez lui où il se
retrouve avec une dizaine de bouches, ou ben lorsque la femme se transforme en
poêle. Cette vision se retrouve dans la vidéo de W. KENTRIDGE, Ubu tells the truth de 1997. Même
utilisation de l’anthropomorphisme, pour souligner le caractère effrayant de sa
vidéo.
A la
fin d’Hunger, le personnage fait
lui-même un cauchemar où il se voit manger par des petits bonshommes affamés
n’ayant que la peau sur les os. Et c’est là que l’on comprend où voulait en
venir l’auteur : La critique qu’il fait sur l’inégalité de la faim dans le
monde. Toute la vidéo tourne autour de la nourriture : l’épicerie, le
restaurant, le supermarché, et à la maison, une caricature de l’homme via cet
homme en costar cravate. Une caricature que l’on retrouve dans le dessin, avec
des traits exagérés. Le titre, Hunger
qui a été traduit par La Faim, indique
d’emblée le thème abordé. Lorsque l’on connait le titre original que devait
avoir cette vidéo La Faim dans le monde
on comprend la satire que fait P. FOLDES dans son œuvre. Duane HANSON a lui
aussi fait une critique de notre société de consommation par une sculpture en
résine et de plusieurs matériaux de récupération, Supermaket Lady. Une grosse femme qui se rapproche du personnage
dans Hunger. Créée en 1969, cette
œuvre est réalisée à la même époque que la vidéo de P.FOLDES donc se confronte
aux mêmes problèmes sociaux.
L’espace
dans la vidéo joue aussi un rôle important, FOLDES utilise un aplat bleu, rose
ou orange en arrière plan qui permet normalement d’arrêter l’imagination du
spectateur, ce qui est en contraste avec le dessin au trait de couleur noire
qui montre des scènes quotidiennes (l’épicerie, le supermarché…) et donne de la
perspective à la vidéo. C’est alors que le spectateur peut se plonger dans
cette vidéo et dans un deuxième temps réfléchir à ce que dénonce l’auteur.
On
peut aussi mettre en parallèle les animations du dessinateur Osvaldo CAVANDOLI
qui, dans les années 70, réalisa des petites vidéos à partir de ces dessins.
Toujours nommé La Linea, ces séries sont faites à partir d'une seule
ligne blanche avec derrière un aplat. Cette façon de dessiner rappel celle de
P. FOLDES. Une continuité qui se fait dans les deux films d’animations, sans
jamais lever le crayon ils arrivent à faire vivre leur histoire et à capter le
spectateur.
2012-2013
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