Mohr (Manfred), Random Walk II, 1969
Fiche de l'oeuvre:
Support: Dessin, encre sur papier, 50x50cm
Langue d'origine: Allemand
Présentation :
Manfred Mohr est un artiste allemand né le 8 Juin 1938 à Pforzheim. Il
entame une carrière d'artiste et de musicien jazz, notamment avec le chanteur
de rock français Rocky Volcano. La musique restera sa principale source
d'inspiration. En 1962, il vit à Barcelone, puis de 1963 jusqu'en 1983, il
s'installe à Paris. Aux alentours de l'année 1981, il commence à travailler aux
États-Unis, plus particulièrement à New York, où il décidera de s'installer
après sa vie à la capitale française. Il a notamment essayé durant sa jeunesse
d'entrer dans l'école des Beaux-Arts de Paris.
En 1968, il
co-fonde le séminaire "Art et Informatique" à Paris. Il y fera
notamment une exposition solo au Musée d'Art Moderne. En 1969, il devient l'un
des artistes à accéder à un des premiers ordinateurs dessinateurs existant de
l'époque, plus communément appelés des traceurs. Cet ordinateur est utilisé par
les scientifiques afin de dessiner des modèles météorologiques. Mohr dit :
"Avec cette phase de travail (celle avec l'ordinateur), j'introduis une
construction logique et automatique dans mes travaux. Pour la première
fois, les algorithmes sont utilisés pour calculer l'image."
Présentation :
Manfred Mohr utilisa alors cet ordinateur pour créer des oeuvres tels
que Random Walk I. Il en fit un deuxième exemplaire avec Random
Walk II, en changeant de couleur de fond et d'encre. En comparant son
ancien travail avec ce traceur, et ses anciennes recherchent se fondant sur la
musique, plus particulièrement la musique jazz, on voit que l'artiste passe
d'un expressionnisme abstrait à un expressionnisme géométrique.
Cette oeuvre de 50x50cm nous montre un fond noir sur lequel des lignes
blanches s'incrustent. Ce sont des éléments horizontaux, verticaux, avec des
angles de 45°, donc l'épaisseur et la longueur sont totalement choisis
aléatoirement. L'artiste dit d'ailleurs : " Ma pensée est rendue visible à
travers les programmes informatiques que j'ai écrit. Les dessins obtenus ont
été réalisés par un traceur. Avec le choix de caractéristiques de lignes
différentes, un alphabet d'éléments arbitraires est généré. Des algorithmes
uniques sont inventés pour chaque travail dont chaque forme et structure est
créée. Les algorithmes sont construits sur des principes de sélection aléatoire
que j'ai appelés "des filtres esthétiques"."
On y voit alors plus clair dans cette oeuvre. Il se pourrait que les
lignes blanches tracées par l'ordinateur soient en fait les lignes conductrices
de sa pensée. On peut alors y distinguer deux parties : la première qui est la
moitié du haut de l'oeuvre, où l'on y voit une multitude de lignes blanches
zig-zagants entre elles, avec des longueurs et épaisseurs différentes. Elles
seraient la représentation de la pensée de l'artiste, en commençant de manière
totalement aléatoire, sans aucun but ou objectif. La seconde partie serait donc
le fruit de sa pensée réflective, où l'on y voit beaucoup moins de lignes
blanches, comme si sa pensée était mieux contrôlée.
Il dira avoir été notamment influencé par la théorie du compositeur
Pierre Barbaud : celle d'un ordinateur capable de créer de la musique de
manière totalement autonome.
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