"Or, pour le numérique, il n'y a pas d'art, ni même de formes sensibles propres à un matériau ou à un instrument. Le numérique opère non pas sur du "n'importe quoi", mais sur du "moins que rien"."

Edmond Couchot et Norbert Hilliaire, L'art numérique, Paris, Flammarion, 2003

11 février 2013

Shaw (Jeffrey), Virtual Museum, 1991


Virtual Museum
, 1991 Jeffrey Shaw
 
Fiche technique de l'œuvre: Support: Video
Realisation: Jeffey Shaw
Production : institut des nouveaux médias de Franckfort
Date: 1991
Visibilité sur internet: You tube, viméo
Condition de diffusion et d’exposition: environnement lors d’une exposition à Franckfort
Langue d'origine: pas de langue

Jeffrey Shaw est née en Australie en 1944, il a suivit des études d’architecture, d’histoire de l’art et de sculpture. Il est actuellement le directeur administratif du centre de recherche de cinéma interactif et vie a Shanghai. Il est considéré par ces compères comme l’un des plus grand chercheur dans le domaine du cinéma interactif. Jeffrey Shaw, connut notamment pour son œuvre « legible city », a construit son œuvre virtual museum selon la même utilisation de l’alphabet.

Dans un premier temps, nous verrons en quoi consiste l’environnement mis en place par l’artiste. Puis nous parlerons des diverses mises en abîme présente dans l’œuvre. Enfin, nous finirons par évoquer la visé critique du virtual Museum.
L’Œuvre présenté ici est un musée virtualisé conçue et réalisé par Jeffrey Shaw, en partenariat avec le programmeur Gideon Mai ainsi que l’institut des nouveaux médias de Francfort. L’Œuvre consiste en un univers virtuel en trois dimensions diffusé sur un écran installé face à un fauteuil, le tout fixé sur une plateforme circulaire motorisé.                        
Le fauteuil, ou le spectateur est invité a s’asseoir, est équipé de capteurs permettant la saisie de 4 mouvements différents; avant, arrière, gauche et droite. Le logiciel à était conçue selon le principe d’arborescence permettant la succession des différents mouvements ainsi que leur incidence sur la vidéo. Cependant, le logiciel ne permet pas une grande liberté de mouvement car il ne dispose que de quatre possibilité de déplacement la ou aujourd’hui il est possible d’enregistrer plus de 20 mouvements différents et les différence de pression. En effet, chaque mouvement effectué par le spectateur est transmis au logiciel qui, a son tour, effectue ce même mouvement dans le monde virtuel. On parle donc d’environnement car le spectateur devient acteur de l’œuvre.
On peut d’ailleurs mettre en relation l’œuvre de Jeffrey Shaw avec le « Sonopticon » de Jean-Robert Sédano et Solveig de Ory. Cette œuvre, construite elle aussi sous la forme d’un environnement, était équipé de capteur détectant le passage des spectateurs a l’intérieur d’un tunnel sombre. Les information transmises par les capteurs déclenche la diffusion de prêts de 300 bande-son et images.
Jeffrey Shaw procède donc, au travers de son environnement, à plusieurs mise en abîme de l’œuvre.

La première mise en abîme, celle qui parait la plus évidente, est celle du musée. En effet, le spectateur, qui est dans un musée pour voir une exposition, se retrouve à observer et participer à une œuvre qui consiste justement en la visite d’un musée, virtuel cette fois. De plus, Jeffrey Shaw pousse la similitude des deux univers à son paroxysme en construisant les salle de son musée virtuel à l’identique de la salle qui contient son environnement. Il crée ainsi une interface entre le monde réel et le monde virtuel.

Ensuite, on constate une deuxième mise en abîme par les œuvres. L’artiste intègre des œuvres d’arts dans son univers virtuel qui, lui-même, constitue une œuvre. On à donc la mise en abîme de l’image au sein d’une image plus importante.

Enfin, le spectateur, pourtant étranger à l’œuvre, retrouve son image projeté dans les salles de ce musée virtuel. En effet, le spectateur réel, celui qui est acteur de l’œuvre, découvre l’œuvre de Jeffrey Shaw au travers des yeux d’un personnage virtuel que l’on ne peut voir mais que l’on devine.

Ainsi, le spectateur se voit intégrer dans la peau d’un personnage virtuel qui visite un musée regroupant plusieurs médium artistique tel que la photographie, la sculpture ou encore la vidéo. Ces œuvres virtuel son toutes construite selon un même rapport à l’alphabet. On retrouve donc une exposition de photographie ou défile des mots, une salle de sculpture faite de lettre, plusieurs lettres comme support pour la projection d’une vidéo et des lettres comme source de lumière.

Ce procédé d’utilisation de l’alphabet comme matériaux de construction a était repris bien des années plus tard par olivier Beaudoin dans sa vidéo « Typolution ». Seulement, Beaudoin pousse le procédé a l’extrême en créant un décors entièrement constituer de lettre.

Dans ces deux univers, on perçoit un regard analytique et critique sur la société.

Il est claire que cette œuvre mêle mouvement et immobilité. En effet, le spectateur, tout en restant assis sur un fauteuil, est amené à visiter une installation, donc a se mouvoir. Il y a donc paradoxe entre ces deux états, comme si Jeffrey Shaw nous dévoilé les prémisses d’une société qui choisit de rester devant son écran plutôt que d’interagir avec son propre univers.

De plus, il expose là l’existence d’une autre forme de vie, celle d’une vie virtuel. Forme d’existence aujourd’hui très rependu au travers d’internet et des jeux vidéo. Les artistes Sophie Lavaud et Fred Forest on d’ailleurs exploiter cette forme de vie en mettant en scène leur propre mariage. Dans leur œuvre « Techno-mariage », ils ont crées un monde virtuel sur internet dans lequel ils ont intégrés leurs avatars, et par le biais de capteurs posés a même leur corps, leur mariage est reproduit a l’identique pour être vue en direct par des milliers de spectateurs.

Enfin, dans cette œuvre de Jeffrey Shaw, on devine une mécanisation du corps du spectateur par la contrainte d’un mouvement qui ne lui est pas naturel. En effet, là ou l’on aurait tendance a simplement tourner la tête pour observer l’environnement, le spectateur est dans l’obligation d’utiliser son buste pour actionner les capteurs et ainsi agir sur son avatar. Le spectateur se trouve robotisé par l’œuvre.
 

Nous voyons donc qu’en construisant cet environnement liant univers mécanique et virtuel, Jeffrey Shaw procède a de nombreuse mises en abîmes dans l’œuvre. On y entrevoit alors l’image de notre société actuelle ou la vie se fait au travers un écran, qu’il soit ordinateur, télévision ou encore Smartphone.

                                                                                                             
Myriam Coste, Licence 1ere année, 2012-13
 

 

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