"Or, pour le numérique, il n'y a pas d'art, ni même de formes sensibles propres à un matériau ou à un instrument. Le numérique opère non pas sur du "n'importe quoi", mais sur du "moins que rien"."
Edmond Couchot et Norbert Hilliaire, L'art numérique, Paris, Flammarion, 2003
Norman McLaren est un animateur canadien d'origine
britannique, son nom est associé à l'office national du film du Canada,
une agence culturelle fédérale qui relève du ministère du Patrimoine.
Synchromy ou synchromie est avant tout une œuvre
expérimentale, c'est une animation réalisée à partir de sons graphiques,
McLaren a utilisé une musique numérique afin de créer l'animation.
Pour la réalisation de l'animation, il dessine
directement sur la bande sonore optique.
Sur le film des bandes verticales sont représentées,
chacune de ces bandes représente les différentes tonalités, c'est aussi là que
les traits symbolisant le son s'animent.
On peut percevoir que ces traits selon leur forme et
leur nombre s'associent parfaitement avec la musique, c'est le son graphique.
Le son du film est constitué de traits : Leur
rapprochement détermine la hauteur du son, plus ils sont rapprochés plus le son
est élevé. L'épaisseur du trait assure le volume, plus ils sont gras, plus le
son est fort. Ainsi Norman McLaren a interprété la musique par des images et
des couleurs.
Diffusion: Disponible
sur internet et sur le DVD "9 evenings"
Packaging:
Nombre
d'exemplaire:
Présence
de date: 14 et 23 octobre 1966
Présence
de signature: non
Visibilité
sur internet: http://www.youtube.com/watch?v=Sps62Sxafbs
Condition
de diffusion et d'exposition: Performance durant le "9 evenings"
Durée
estimée: environ 10 minutes
Langue
d'origine: Anglais
Présentation
Open Score de Robert Rauschenberg est une performance
crée lors du 9 Evenings.
9 Evenings
a été organisé par Robert Rauschenberg et Billy Klüver. Il a eu lieu au 69th
Regiment Armory de New York du 13 au 23 Octobre 1966.
En 1966, 10 artistes New-yorkais ont travaillés avec
30 ingénieurs et scientifiques issus du Laboratoire "Bell Telephone"
pour créer des performances "révolutionnaires" pour l'époque qui
intègre les nouvelles technologies : Projection vidéo, transmission sans
fil du son, utilisation de sonar Doppler, des technologies qui ne s'était
jamais vu dans les pratiques artistiques des années 60. 9 Evenings est la
première collaboration de grande envergure entre les artistes, les ingénieurs
et les scientifiques. Les deux groupes ont travaillé ensemble pendant 10 mois
pour développer des équipements et systèmes techniques qui ont été utilisés en
tant que partie intégrante de la performance des artistes. Les 10 artistes
impliqués dans l’événement : John Cage, Lucinda Childs, Öyvind Fahlström,
Alex Hay, Deborah Hay, Steve Paxton, Yvonne Rainer, Robert Rauschenberg, David
Tudor et Robert Whitman. L’équipe d’ingénieurs de Bell Téléphone était dirigée
par Billy Klüver et Fred Waldhauer.
Ces œuvres ont été conçues en fonction de la mise en
place de nouvelles relations expérimentales entre la vie et les technologies
d’une part, la vie et les images de l’autre. Car en 1966, l’emprise des
appareils et des images n’est pas encore installée sur nos existences.
Comme
Billy Klüver l'a écrit : "9 Evenings est unique dans l'incroyable
richesse et l'imagination des performances. L'espace Armory a permis aux
artistes de travailler sur une échelle sans précédent, et les collaborations
avec les ingénieurs ont ajouté une dimension de défi. Ils ont répondu avec des
œuvres majeures. "
Open Score – Robert Raushenberg - 14 et 23 octobre 1966.
Robert
Raushenberg est un artiste plasticien américain. Il est considéré comme l'un
des plus grands représentants de l’expressionnisme abstrait, tendance Néo-Dada
et comme le précurseur du Pop Art; ses réalisations vont de la peinture à la
gravure, en passant par la photographie, la chorégraphie et la musique.
Dans
Open Score, on retrouvait Frank Stella et Mimi Kanarek qui se disputaient une
partie de tennis, au cours de laquelle le son contrôlait l’éclairage. Le manche
des raquettes de tennis fut muni d’un micro qui amplifiait le son de la
raquette frappant la balle. Au terme de la partie de tennis, il était prévu que
cinq cents spectateurs descendent dans la salle et se tiennent dans un
périmètre déterminé d’avance par les artistes et les ingénieurs. Cette action,
exécutée dans l’obscurité. Rauschenberg, en maître de cérémonie, dirige ses
troupes par différents flashs lumineux qui correspondent à des actions précises
à réaliser. Il porte également à bout de bras une chanteuse un peu partout sur
le terrain pour créer une bande-son spatialisée.
Cette performance se sépare donc en deux moments
distinct :
Premier
moment : Deux joueurs de tennis
(Mimi Kanarek et Frank Stella) prennent place sur le terrain aménagé au centre
de la scène. Des microphones sans fil placés sur les raquettes captent la
résonance produite lors de l’impact des balles. Ces données sont transmises par
ondes courtes (FM) à deux récepteurs-transistors, et ensuite vers les
haut-parleurs. En parallèle, cette résonance déclenche un mécanisme automatisé
se découpant sur 36 étapes, qui diminue graduellement le niveau d’intensité
lumineuse des 36 projecteurs au plafond de l’Armory. La scène et la salle sont
peu à peu plongées dans l’obscurité. La joute s’achève lorsque s’éteignent
toutes les sources d’éclairage. Pendant ce premier moment, l’impact des balles
est enregistré sur bande magnétique par six magnétophones. La diffusion de cet
enregistrement dans le noir facilite la transition vers le second moment.
Second
moment : Près de 500 personnes
se massent alors sur le plateau et sont filmées par des caméras infrarouges
placées au balcon. Chaque participant doit se mouvoir en respectant 10
directives déterminées par Rauschenberg. Ils passent ainsi d’une action à
l’autre, en fonction d’indications mémorisées dont la séquence est indiquée
grâce au va-et-vient de panneaux numérotés et des flashs lumineux.
Les
directives s’énoncent comme suit :
1.touchez quelqu’un
qui ne vous touche pas
2.touchez deux
parties chatouilleuses de votre corps sans rire
3.faites l’accolade
à votre voisin, puis passez à quelqu’un d’autre jusqu’à la prochaine directive
(exécuter cette directive avec sérieux)
4.dessinez un
rectangle dans l’air le plus haut possible
5.essuyez-vous le
nez avec un mouchoir (sans vous moucher)
6.Femmes : brossez-vous
les cheveux, rapprochez-vous les unes des autres, puis éloignez-vous.
7.Hommes :
retirez vos manteaux, enfilez-les immédiatement, chantez une chanson que vous
entendez autour de vous ou entonnez vous-même un air.
L’image de cette foule
apparaît sur trois écrans suspendus devant les spectateurs.
Lors
de la performance du 14 octobre, Rauschenberg diffuse une trame sonore
pré-enregistrée où des individus s’identifient l’un à la suite de l’autre par
leur nom. Cet enregistrement n’est pas utilisé durant la performance du 23
octobre. En revanche, un autre moment s’y ajoute : Rauschenberg traverse
le plateau portant le corps emmailloté de Simone Forti. Tout au long de ce
parcours, il la dépose ponctuellement au sol tandis qu’elle entonne une complainte
en italien.
Également
lors de la performance du 14 octobre, le mécanisme d'éclairage est défectueux.
Pour simuler cet effet de synchronicité, l’ingénieur Jim McGee doit opérer
manuellement le dispositif permettant de couper l’alimentation électrique des projecteurs.
Visibilité
sur internet: http://www.youtube.com/watch?v=cVDxctavOEo
Durée
éstimée: 12 min
Langue
d'origine: Brésilien
Présentation
de l'oeuvre:
Jorge Furtado réalise ce court métrage en 1989 à la
suite d'un documentaire sur le traitement des déchets à Porto Allegre. Il
mélange les genres dans un montage vidéo hétérogène et chargé. La voix off
retrace aussi bien les différentes étapes de la consommation d'une tomate que
les différents stades de la chaine alimentaire actuelle. Le générique du début,
les premières définitions, les illustrions, le montage surchargé assure
au spectateur qu'il va visionner un documentaire strictement scientifique. Les
figures de style comme la répétition font insistance et rassurent le spectateur
alors que la question traitée est grave. La voix incarne la didactique, le
montage vidéo montre l'ironie. Il y a des paradoxes entre le son et la vidéo,
le titre, la première et dernière définition, la musique du
générique du début et celle de la fin etc, pour résumé rien n’est laissé au
hasard.
Sous les traits du documentaire scientifique, le
montage son/vidéo donne le ton, banalise le sujet mais le rend irréfutable.
Furtado nous présente son engagement face un monde paradoxal et absurde. Il
fini par cette ouverture sur la liberté : « il n'existe personne qui
ne l'explique, et personne qui ne l'a comprenne »
Cette publicité est l’une des premières publicités audio-visuelles.
C’est une publicité réalisée par Paul Grimault qui est un réalisateur de films
d’animations français, on dit qu'il est le "Walt Disney" français. Ce
spot est construit en deux parties distinctes : la première qui est en
cartoon et la deuxième est en vidéo. Au début du spot on a un petit générique
comme dans les cartoons tel que Titi et Gros minet. Au tout début de la
publicité beaucoup de spots se faisaient en dessins animés alors qu’aujourd’hui
on retrouve très rarement une partie des spots en cartoon.
L’analyse générale qu’on peut faire de cette pub est
que les destinataires de cette pub sont diverses : de par le cartoon on a
la volonté de ramener un publique jeune, d’enfants puis la fin de la vidéo est
plus destiné à des parents, grands-parents. Ce spot joue avec l’espoir de
pouvoir vivre longtemps ainsi que sur l’esprit de famille. Comme si ce produit
était un secret gardé de famille de la vie longue, c’est en quelque sorte leurs
transmettre un savoir vivre afin que celui-ci leurs permette de vivre vieux.
Quand on analyse la première partie du spot, on voit que le prisonnier n’a
vraiment rien avoir avec les brigands. Alors que lui est plutôt habillé
élégamment, avec un costume, un chapeau haut et qui de par sa voix semble être
une personne de goût, les brigands eux ont une voix forte et grasse. Chaque
produit présenté avant le fameux yaourt Danone semble être mauvais notamment le
premier yaourt présenté sans marque. Alors que le yaourt Danone est présenté
par le chef des brigands. Le lien entre le cartoon et la vidéo s'effectue, en
effet par la dernière image du dessin animé qui se retrouve encadrée dans
le salon d’un homme âgé, comme si on était rentré dans cette image pour en
savoir l’histoire et qu’on en ressortait.
Il faut savoir qu'au lendemain de la guerre, la France se reconstruit peu à
peu et qu'il faut attendre le début des années 1950 et le développement grandissant
de l’économie pour que les dépenses réservées à la publicité soient comparables
à celles des années d’avant-guerre. Profitant de l’expérience des Américains,
la publicité française comble son retard. On peut dire que la publicité fait
maintenant partie intégrante de notre culture audiovisuelle. De grands
réalisateurs comme Luc Besson en ont réalisé pour de grandes marques. Les
publicités ne vendent plus seulement un bien de consommation mais du plaisir,
du statut social, et de l'image.
Condition de diffusion et d'exposition: ex position à
la galerie 22 de Düsseldorf en 1959, performance scénique en 1960
Durée estimée: 4 minutes 14
Langue d'origine: Coréen
Présentation
D’origine coréenne, Nam June
Paik est surtout connu pour son art-vidéo et ses sculptures faites avec des
téléviseurs, il est l’un des pionniers des l’art numérique. Ces ses recherches
sonores entre la fin des années 50 et 60 qui le mèneront sur les chemins de ses
œuvres les plus célèbres. Il participe dans les années 60 à l’expérience
Fluxus, mouvement artistique international à l’esprit provocateur, conceptuel
et ludique qui se dit néo-dada.
Hommage à John Cage (1958-1959) est un enregistrement
retrouvé seulement en 1999 dans le loft de Nam June Paik, lors d’un recensement
d’environ deux mille bandes cinématographique, vidéo et audio non-cataloguées. Il
rencontre John Cage en 1958, cette rencontre résultera de nombreuses
références, conflits d’idées, hommages et inspirations mutuelles. Cage sera
comme un maître pour Paik qui le sollicite par lettres de nombreux conseils et
ne lui cache pas son admiration.
C’est entre 1958 et 1959 que
Paik écrit le morceau Hommage à John Cage, musique pour magnétoscope et piano »
exposé et écoutable à la galerie 22 de Düsseldorf.
C’est pourtant en 1960 que le morceau expérimental
prend tout son sens car même si la bande peut être considérée comme une œuvre à
part entière, elle sera surtout diffusée durant une performance théâtrale
et comportementale violente le 6 octobre 1960. Lors de celle-ci $, Paik jouant
une balade de Chopin au piano, s’interrompit brusquement pour se diriger tout à
coup vers John Cage, se mettant à taillader sa chemise et sa cravate avec des
ciseaux et lui versant une bouteille de shampoing sur la tête.
Paik reprend son piano, termine avec une Nocturne de
Chopin sur bande accélérée mixée à Petrouschka de Stravinsky, renverse le
piano, le piétine, hurle. Nam June Paik devient
"l'homme-qui-avait-coupé-la-cravate-a-cage".
Après deux ans de lettres
d'hommages, d'admiration et de demandes de conseil, John Cage eu bien du mal à
saisir cet acte d'une grande violence comme un hommage, son disciple allait-il
trop loin dans la voie qu'il avait lui même prônée?
Pour Paik, ce geste était
musique, puisqu'on pouvait introduire dans la musique et dans les instruments
toutes sortes de bruits, objets, silences, interruptions, accélérations,
gestes incongrus, pourquoi ne pas faire de John Cage lui-même l'objet de sa musique?
Nam June Paik pousse les théories de Cage à leur
extrême, l’attrapeur est attrapé, l'élève dépasse-t-il le maître?
Diffusion: vidéo disponible sur internet d'une
performance Créer par John Cage de David Tudor
Packaging:
Nombre d'exemplaire:
Présence de date:(1952 date de la première
interprétation)
Présence de signature: non
Visibilité
sur internet: http://www.youtube.com/watch?v=HypmW4Yd7SY&feature=related
Condition
de diffusion et d'exposition: performance scénique
Durée
estimée: 4 minutes 33 secondes
Langue d'origine:
Anglais
Présentation
4'33'', interprété
pour la première fois par le pianiste David Tudor, est une partition et un
morceau de John Cage créé en 1952. John Cage est un musicien, compositeur
avant-gardiste et contemporain. Son œuvre principale 4'33'' marque un
tournant important dans la carrière de l'artiste et dans l'histoire de la
musique et de l'art en général car considérée comme la première œuvre musicale
contemporaine, elle se démarque des œuvres des autres compositeurs de l'époque.
Ceci principalement du au fait qu'elle ne se base pas sur les données, les
contraintes, les limites ou autrement dit les règles musicales habituelles
(rythmes, notes, ce qui constitue une mélodie...). C'est pour cela qu'il
est particulièrement difficile de la classer dans un genre musical précis, et
même dans un médium artistique (musique ou performance?), bien qu'elle fasse
parti du mouvement headding.
Ces 4 minutes 33 secondes sont souvent décrites comme 4'33'' de silence.
Et bien que le morceau ait été écrit comme une interprétation musicale et plus
particulièrement pour piano, le musicien, placé devant son instrument, ne joue
pas.
En
autre dans sa version publiée, la partition comporte une seule page blanche sur
laquelle est indiquée par des chiffres romains que le morceau est constitué de
trois mouvements. Sous chacun de ces chiffres figure la mention TACET,
un terme musical indiquant le silence continu d'un instrument pendant une
partie de la composition. Ici le silence de l'instrument est continu. Ce qui
constitue ce morceau ce sont les bruits qu'émettent les auditeurs lors de
l'interprétation. Ce sont ces sons là qui intéresse Cage car ils sont basés sur
des faits de hasard. Et même si dans un premier temps son désir était de créer
un morceau de silence interrompu il s'est vite rendu compte que c'était
impossible. C'est pourquoi son projet n'est plus de mettre en avant le silence
absolu mais de créer une situation dans laquelle peuvent devenir audible les "bruits
parasites" du quotidien et dont on fait abstraction habituellement
lors d'un spectacle.
Ce morceau est donc une invitation à l'écoute du son en activité,
qui ne s'arrête jamais. Cette œuvre fait parti des premières œuvres
contemporaines et se démarque comme étant le seul et unique morceau
"silencieux" jamais composé.
« Hommage à Paul Klee » réalisé en 1965 par
Frieder Nake est une des premières œuvres algorithmiques de l’artiste
effectuée à l’ordinateur à l’aide d’un traceur et d’un savant calcul mathématique.
De plus, Nake est un des premiers à associer la science, l’esthétique ainsi que
les arts. Dans « Hommage à Paul Klee » Frieder Nake s’inspire du
tableau intitulé « Highroads and Byroads » peint en 1929 par Paul
klee où il rallie l’art de peindre et l’art du calcul, un art ancien et un art
moderne dans son œuvre informatique. Ainsi, par un jeu de ligne, de verticales,
d’horizontales qui s’entrecroisent, Nake reproduit le rythme presque infernal
que l’on retrouve dans le tableau de Paul Klee.
A partir des années 1960, l’art va connaître une
nouvelle pratique : L’art à l’ordinateur. Cette nouvelle pratique va
rencontrer un tel essor qu’il en ressortira une exposition inédite nommée
« cybernetic Serendipity » apparut en 1968 à Londres. Cette exposition
regroupa plusieurs artistes dont Frieder Nake . Informaticien de base et par la
suite artiste, Nake inventera son propre programme et créera ses premières
œuvres basées principalement sur des formes géométriques, une composition
stricte régit par des formules mathématiques complexes et un rythme dynamique.
Catalog est un des premiers films abstraits
d’animation réalisés par un ordinateur analogique, fait d’association de
musique et de jeu de formes colorées. La musique de Tod Machover, porte le nom
d' Electric Études for Cello and Computer Generated Sounds (IRCAM). Elle
a une place de choix dans le film d’animation car elle n’est pas
seulement là pour accompagner mais pour s’imprégner des formes réalisées par
l’ordinateur. Tout comme la bande visuelle du film, la bande audio est très
expérimentale. Sur une base de violons, nous avons aussi bien des sons de
cordes frottées que de cordes pincées. C’est un enchaînement et une
compilation de sons qui créent une mélodie particulière. Nous avons d’abord une
déformation des lettres qui donne lieu à de nouvelles formes abstraites. Ce qui
nous entraine dans une suite de couleurs psychédéliques, un jeu de formes
géométriques (cercle, rectangle, courbe). Le spectateur est donc confronté au
film d’animation qui attaque l’œil par une profusion de couleurs et de formes.
On pourrait parler de performance visuelle pour le spectateur. Ce dernier se
sent happé par l’œuvre car plusieurs sens sont convoqués en même temps (la vue
et l’ouïe).
John Whitney est le pionner des arts numériques. Il va
donc utiliser l’ordinateur à des fins artistiques. Il a réalisé ses œuvres à
partir d’un ordinateur militaire antiaérien de la seconde guerre mondiale.
C’est dans les années 50 qu’il commencera avec des exercices de lettres et de
points qui se déforment pour des génériques de film. Mais Catalog a été sa
première œuvre en 1961, elle marque le début d’une série de film d’animation :
Permutations (1968), Osaka 1-2-3 (1971), Matrix I (1971), Matrix II (1971),
Matrix III (1972), Arabesque (1975).
Visibilité
sur internet: Oui. www.occupied.org (non valide aujourd'hui, voir ce lien)
Condition
de diffusion et d'exposition: L'oeuvre est destinée à une consultation
individuelle sur écran d'ordinateur avec une souris pour intéragir
Durée
estimée: Variable
Langue
d'origine: Anglais
Présentation :
Occupied Territory est une vidéo interactive qui prend la forme d’une
carte à parcourir. L’origine de ce travail a commencé par une collaboration de
Tirtza Even avec Bosmat Alon qui entreprirent, entre 1998 et 1999, la
réalisation du projet Kayam Al Hurbano (Existing on its Ruins) reposant sur des
visites au camp de réfugiés palestiniens de Dehishe, à côté de Beth-Lehem, et
dans des maisons détruites des environs d’Hébron. Ces visites furent l’occasion
de recueillir des témoignages et différents matériaux documentaires. Urbain, le
plus souvent extérieur, le paysage navigable de Occupied Territory paraît de prime abord désolé et inoccupé jusqu’à
ce que le spectateur déclenche des séquences où des micro-récits prennent
place. S’inscrivant dans le même espace, mais dans une autre temporalité rendu
par le jeu du fondu-enchaîné, les lieux reçoivent la présence de personnages
dans des courtes scènes de la vie quotidienne ou de rue, et disparaissent
presque aussitôt pour laisser à nouveau la vue du lieu initialement inhabité.
Occupied
Territory trouve un relais
documentaire sur le Web avec <www.occupied.org>
qui indexe de nombreuses archives collectées pendant la réalisation du film.
Des lettres, des entretiens, des archives photographiques qu’il est possible de
compléter, ou encore, un répertoire de liens Internet consacrés à des
ressources et des organisations palestiniennes et israéliennes, et d’autres
encore pour la paix et les Droits de l’Homme, impliquent un espace commun de
dialogue entre les deux peuples. Sans passer sous silence les atrocités liées à
l’occupation israélienne en Palestine, Occupied
Territory cherche à faire émerger l’idée d’une exclusion mutuelle, de
l’existence d’un conflit entre deux mythes exclusifs basés sur l’unité d’un
même sol baptisé Israël par les Israéliens et Palestine par les Palestiniens
qui en sont expulsés depuis 1948.