Fiche technique de l'œuvre:
Support: Photographie
Production:
Diffusion:
Packaging:
Nombre d'exemplaire: 32
Présence de date: Oui 1992-1996
Présence de signature: Oui
Visibilité sur internet: Oui
Condition de diffusion et d'exposition:
Durée estimée:
Langue d'origine:
L'art numérique s'est
développé au début des années 1980 comme genre artistique.
L'œuvre que nous allons analyser fait partie de ce nouveau genre. Il
s'agit de La folie à Deux de
Lawwick/Muller. Fredicke Van Lawick et Hans Muller sont un couple
d'artistes allemands. Ils commencent leur collaboration en 1990.
Comme un certain nombre d'artistes contemporains ils travaillent en
couple. Ils créent alors un seul nom pour unifier leur
collaboration: Lawick/Muller. La série de photographie La
folie à Deux est réalisée
entre 1992 et 1996. Ce sont des portraits effectuant la synthèse de
deux individus se connaissant bien car il s'agit de couple. Chaque
visage est pris séparément sur le mode du photomaton et est modifié
grâce au principe du morphisme. Ces images sont petit à petit
mixées et en 16 ou 12 clichés l'un devient l'autre et inversement.
Ainsi le cliché 8 ou 9 est un parfait androgyne. Nous allons voir
comment, par une réflexion sur le travail du langage artistique de
couple, Lawick/Muller montrent une tension entre symbiose et
l'affirmation de l'individu. Dans un premier temps nous verrons
l'apparition d'un être androgyne par la fusion de deux personnes.
Puis nous verrons qu'à partir de deux portraits multipliés et
modifiés, Lawick et Muller font ressortir les différences de chaque
individu.
Ces
artistes qualifient leurs travaux de Métaportrait :Un des
personnages du couple se métamorphosant en l'autre personne. Dans
cette série il y a 32 Métaportraits constitués de 16 ou 12
photographies faisant chacune 28x21 cm. Les photographies sont
prisent dans le même style que celles de Thomas Ruff dans sa série
Portrat. C'est à dire
avec un point de vue frontal face aux sujets inexpressifs, avec un
fond neutre et un cadrage systématique. La seul différence est que
chez Lawick et Muller on ne voit pas les habits. Pour répondre à la
problématique nous allons nous intéresser plus particulièrement au
Métaportait de Prinzgau et Podgorschek réalisé en 1996. On peut
voir ici que les photomatons 8 et 9 ne représentent pas les
individus modèles. De plus nous avons du mal avoir si il s'agit d'un
homme ou d'une femme. Dans cette fusion on peut reconnaitre les
sourcils fins de Prinzgau et les cheveux gris de Prodgorschekmas en
ce qui concerne les autres caractères physiques de cet androgyne on
a du mal à voir à laquelle des deux personnes ils appartiennent.
Valerie Belin elle aussi nous fait émettre des doutes sur l'origine
de la personne photographiée. Dans ses séries de portraits on se
demande s'il s'agit de poupées de cire ou de mannequins de vitrine
ou bien encore de vrais personnes en chair et en os. Ces portraits ne
montrent pas la moindre identité ou personnalité. On assiste aussi
à cette perte d'identité au niveaux des photographies 8 et 9 avec
les Métaportraits de LawickMuller. L'un devient l'autre mais lors du
chemin de l'un à l'autre les photographies ne représente aucun
d'entre eux.Cet
être androgyne est le résultat d'une tension dans le couple. Ces
couples modelés sont tiraillés entre le fait de former qu'un dans
leurs travaux artistiques et le fait de s'exprimer en tant qu'être à
part entière. Marina Abramovic et Ulay ont aux aussi représenté
cette tension dans le couple avec l'œuvre Relaton in Time.
Ils sont attaché l'un à l'autre par les cheveux. Cet exemple est
tout au plus intéressant car LawickMuller à fait un métaportrait
de ce couple. Dans ces deux exemples, une confusion apparaît. On à
l'impression que l'un sans l'autre, ils ne sont plus rien. Ils sont
UN couple et donc une unité. On a l'impression qu'ils n'ont plus
lieu d'exister l'un sans l'autre.Mais
pour éviter les tentions est-ce que le cours métrage d'animation
d'Eléonore Crémosése Head over heels n'aurait
pas trouvé la solution? Ce cours métrage d'animation raconte la vie
d'un couple qui ne se regarde plus. La solution qu'ils ont trouvé
pour tout de même cohabiter et de vivre l'un par terre et l'autre au
plafond.
LawickMuller
utilise le principe du morphisme pour transformer une femme en un
homme. Il s'agit de modifier entre chaque portrait un détaille du
visage de l'un pour le transformer en un détail de celui de l'autre.
De plus la lecture de ces images se fait de gauche à droite puis on
va à la ligne comme on lirait un livre. Par sa disposition le
métaportrait nous raconte une histoire. On peut voir aussi que les
métaportraits sont constitués de 16 images. On peut alors faire la
relation avec le cinéma qui, à ses début, comprenait 16 images par
secondes. Cette transformation est donc plutôt fluide. Mais si on
regarde d'un peut plus prêt on arrive avoir ce qui change d'une
photographie à l'autre et on arrive donc à repérer les traits
caractéristiques de chaque personne. Dans le cas d'un autre des
Métaportraits de la série La folie à Deux
on peut encore mieux relever la subtilité des différences car elles
sont sœurs ( Jane et Louise Wilson). D'autres artistes font
ressortir les traits de caractéristique des visages. Ce sont les
artistes qui font de la caricature. Pour exemple, on peut prendre
Victor Hugo caricaturé par Honoré Daumer en 1849. Ces artistes
accentuent la personnalité et l'identité de chacun grâce à leurs
dessins. Par leur travail de multiplication et de modification Lawick
et Muller font la même chose. On
peut aussi remarquer que la disposition des portraits est de quatre
en long et quatre en large donc en forme de carré. Mais il s'agit
d'un carré pas carré : l'œuvre est plus haute que large. On a donc
un déséquilibre qui reflète cette fois encore la présence d'une
tension.
Pour
conclure on peut voir qu'à partir de leur Métaportrait Lawick et
muller créent un être ne représentant aucun des individus du
couple mais un nouveau où le sexe est difficil à déterminer, un
être androgyne. Il y a donc une certaine perte d'identité mais pour
mieux montrer celle des deux personnes du coupe original. On peut
observer cela grâce au phénomène de multiplication et de
modification des traits de caractéristique de ces personnes. On peut
se demandé si ce travail dénoncerait pas aujourd'hui une société
sans arrêt retouchée par les logiciels.
Anaïs Cussonnet, Licence 1ere année, 2012-13
Anaïs Cussonnet, Licence 1ere année, 2012-13
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